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A la rencontre de nos ancêtres

Nous sommes les gardiens de notre Histoire, la généalogie permet de ne pas oublier d'où l'on vient et ce que l'Histoire a pu provoquer sur l'histoire de nos anciens. Quelle était la vie de nos ancêtres ? Vous découvrirez ici des présentations et des fragments de vie des aïeux de mes enfants.

RDV Ancestral n°12 - Institutrice au temps des réformes

Publié le 16 Septembre 2022 par Aline DOLE in RDV Ancestral

Les cloches ont sonné l'heure de la reprise pour les enfants et pour leurs enseignants. Aujourd'hui, je vous emmène en octobre 1883, à la rencontre de Marie Joséphine Barbe TOURNIER. Nous avions rencontré ses parents en février (lien vers RDV Ancestral n°5). Marie Joséphine Barbe est devenue une jeune femme de 21 ans. Elle est alors institutrice communale à Mont-Sous-Vaudrey. A cette époque, l'année scolaire allait de mi-octobre jusqu'à fin août.

Marie est alors logée dans l'ancien presbytère de la commune avec un instituteur, un sous-maître et une sous-maîtresse.

En 1883, nous sommes sous la troisième république. Le président est Jules GREVY, qui est natif de … eh bien ce bourg où vient exercer mon aïeule.

 

Me voici arrivée devant l'école où mon arrière-arrière grand-mère enseigne.

Maison commune de Mont-Sous-Vaudrey

Maison commune de Mont-Sous-Vaudrey

- Bonjour Mademoiselle TOURNIER, je suis élève à l'école normale d'institutrices et je voudrais en apprendre davantage sur cette profession.

- Bonjour, avec plaisir. Comment puis-je vous aider ?

- Pouvez-vous m'en dire déjà un peu plus sur les nouvelles lois qui ont été adoptées par le gouvernement ?

- Nous avons un ministre de l'instruction publique, Monsieur Jules FERRY, qui est pour la modernisation de l'école. En 1881, il a décidé que l'école serait gratuite, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans pour les garçons et les filles. Le jour de repos, en plus du jour dominical, est le jeudi. Ainsi, les enfants peuvent aller au catéchisme puisque l'école ne peut plus enseigner d'instruction religieuse.

- C'est vraiment une grande avancée, chacun pourra, malgré son rang social, avoir des bases d'instruction.

- Oui même si ce n'est pas aussi simple. Cette nouvelle loi n'est pas encore entrée dans les mœurs de chacun. En ville, c'est peut-être différent, mais ici, dans nos campagnes, beaucoup d'enfants sont absents régulièrement, surtout l'été pour le travail aux champs, ce sont des aides précieuses mais aussi à d'autres périodes pour les enfants de cordonniers, marchands, menuisiers... Quand les parents travaillent tous les deux à la ferme ou au magasin, les plus grands restent pour s'occuper de la fratrie trop jeune pour venir à l'école. L'hiver, nous avons également des absences dues aux maladies.

Pendant qu'elle répond à mes questions, Marie prépare les cahiers des élèves qui vont rentrer de leur pause méridienne. L'école est séparée en deux : d'un côté, une classe de garçons, et de l'autre, celle des filles.

- Pouvez-vous m'expliquer comme se passe une journée à l'école ?

- Je suis dans ma classe à huit heures pour préparer les affaires de chacun, vérifier que l'encre ne soit pas sèche … Les élèves arrivent à neuf heures. Nous commençons par une leçon de morale ou instruction civique. Puis, c'est le moment du cours de français : grammaire, conjugaison, vocabulaire, dictée et lecture. L'après-midi, je leur apprends à compter et l'histoire de notre pays. Les enfants doivent également tous connaître l'hymne national, «La Marseillaise».

- Combien avez-vous d'élèves dans votre salle de classe ?

- Une quarantaine de filles de six à treize ans sont inscrites dans l'école. Nous avons une classe unique. C'est assez compliqué pour moi de gérer celles qui commencent leur instruction et celles qui sont là depuis plusieurs années. Heureusement, certaines sont bénévoles pour m'aider, peut-être garderont-elles le goût de faire apprendre et deviendront institutrices à leur tour.

 

Classe de filles dans le Nord - https://histoire-image.org/etudes/developpement-ecoles-primaires-fin-xixe-siecle

Classe de filles dans le Nord - https://histoire-image.org/etudes/developpement-ecoles-primaires-fin-xixe-siecle

Les élèves arrivent dans la cour, nous entendons chahuter. Les garçons et les filles sont heureux de se retrouver dans ce moment de jeu. Dans quelques minutes, chaque instituteur, Marie et son collègue, taperont dans leurs mains et les élèves se rangeront alors deux par deux devant la porte de leur classe. Il est donc temps pour moi de la quitter.

- Merci beaucoup pour cet entretien très enrichissant. Je vous souhaite une bonne continuation.

- Ce fût un plaisir d'échanger avec vous sur mon métier. Bonne continuation également.

Marie exercera un an l'enseignement. Elle se mariera le 16 juillet 1884 avec François Désiré BREGAND, alors qu'elle est enceinte de son premier enfant. Elle mettra donc un terme à sa carrière pour se consacrer à sa famille.

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F
Une carrière bien courte !
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D
Quel dommage qu elle ait cessé son activité après son mariage. J imagine les froids matins d hiver, brrr
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C
Aline veut tout savoir sur le métier d'institutrice et, pourquoi pas, se découvrir une vocation...
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