Tous les 3ème samedis du mois, les généablogueurs se transportent dans le temps pour aller dialoguer avec un ancêtre. Pour mon premier article, j'ai choisi un ancêtre que j'ai connu, plus facile pour débuter et romancer : mon pépé à la béquille.
Aujourd'hui, je pars à la rencontre d'Alfred, mon arrière-grand-père maternel. J'arrive dans sa ferme, à Aumont, dans le Jura. Il est assis à table, son reste de soupe et son verre de rouge devant lui. Mon arrière-grand-mère, Valentine, a préparé des chaussons aux pommes. Nous sommes le 25 septembre 1996, c'est l'anniversaire d'Alfred, il a 91 ans. Beaucoup de ses enfants, petits-enfants et arrière sont venus lui souhaiter, certains viendront demain, d'autres appelleront plus tard. Nous aimons tous écouter leurs anecdotes, en même temps, ils sont nés au début des années 1900 donc ils en ont vu des choses. Il faut les imaginer parler en roulant les «R» étant donné qu'ils sont tous les deux bressans.
- Pépé, raconte moi ta vie !
- Tu sais Aline, ma vie n'a rien d'extraordinaire mais c'est difficile de résumer 91 ans comme ça.
- Où es tu né ? Comment était ton enfance ?
- Je suis né le 25 septembre 1905 à La Chaux, un bourg dans la Bresse de Saône et Loire. Mes parents étaient cultivateurs là-bas. Mon père s'appelait Joseph, il est décédé en 1924, quand j'avais 18 ans. Il n'avait que 49 ans.
Il avait épousé Marie Eugénie INSELIN le 15 mai 1897. Ma mère est décédée en 1954, à Châlon sur Saône, chez mon frère Lucien.
- As-tu des frères et sœurs ?
- Quand je suis né, mes parents avaient déjà 3 filles : Marthe qui est née en 1900, Marcelle, née en 1901 et Jeanne née en 1903. J'ai ensuite eu 6 frères et sœurs : Albertine, née en 1907, Auguste, né en 1908, Rose née en 1911 mais décédée à quelques mois, Lucien, né en 1914, Julienne née en 1916 et Alice née en 1923. Quand papa est décédé, tu vois, Alice n'avait que 5 mois, maman devait s'occuper et de la ferme et du bébé, heureusement nous étions tous là pour l'aider autant qu'on le pouvait. Papa et elle nous avaient tout appris dès le plus jeune âge. Avec Lucien, nous étions toujours en train de l'aider dans les labours, les semences, les récoltes. Nos sœurs nous aidaient aussi mais elles étaient surtout affairées avec maman à faire l'entretien de la maison, la cuisine, la couture.
Marthe et Marcelle étaient déjà parties de la maison au décès de papa.
Marthe avait épousé en 1919 le Jules GUILLEMIN. Ils sont restés vivre sur La Chaux et ont eu 2 enfants, Julienne en 1922 et René en 1927.
Marcelle a épousé, en 1921, Claude MERCEY, qui était machiniste. Ils sont partis s'installer vers la capitale où ils ont eu un fils en 1927, Bernard. Ils sont revenus s'installer dans les années 1940 vers Mont-Saint-Sulpice dans l'Yonne, mais nous ne nous sommes pas beaucoup vus malheureusement, on ne se déplaçait pas aussi facilement que maintenant. Ma sœur est décédée en 1953.
Quelques années plus tard, Jeanne a épousé Léon ROUX et ils se sont installés à Bellevesvre. Elle est décédée en 1987.
Albertine a épousé Marcel JACQUOT puis Henri CLERGET, elle est décédée à Villefranche-sur-Saone en 1992.
Lucien est décédé en 1985 à Chalon sur Saone.
Julienne a épousé Joseph François GUILLOT, ils ont eu 2 enfants.
- Parle moi maintenant de ta vie une fois que tu t'es marié !
- Moi, j'ai épousé ta merveilleuse «mémé», Augustine Valentine PRESUMEY, le 25 avril 1933 à Montjay, un village près de La Chaux. Nous nous sommes installés dans cette commune et nous avons eu 7 merveilleux enfants. Notre vie n'a pas été de tout repos. Le 19 juin 1939, 2 mois après la naissance de notre troisième enfant, ton grand-père, j'ai eu un accident dans un champ pendant que je labourais. Les bœufs se sont emballés et ma jambe droite est passée sous la charrue, elle a été déchiquetée et à l’hôpital, ils ont été obligés de me la couper1.